mercredi 3 octobre 2007





Journal La nouvelle Tribune. Du 22-28 Janvier 1998.






( Costa Ya Watan ) consacre le talent du duo Khadija Assad et Aziz Saadallah.

Écrite par Khadija Assad et mise en scène par son mari Saadallah Aziz, ( Costa Ya Watan ) actuellement en tournée, reste une franche occasion pour découvrir un grand talent féminin, Khadija Assad.

Au cinéma Rialto, ce soir du vendredi 18 Ramadan, point de projection cinématographique. L’heure est au théâtre. La troupe du ( Théâtre des années quatre-vingt ), avec ses deux vedettes Saadallah Aziz et Khadija Assad, ont donné rendez-vous au public casablancais avec la pièce ( Costa Y Watan ).
( Costa Ya Watan ) s’installe dans un terrain habituel. C’est une satire subjective de la réalité de tous les jours des Marocains. Un vécu que toute une population assume contre vent et…extrémistes.
Le grand intérêt de cette pièce est donc de se pencher sur le vécu des petits gens. C’est ainsi que ( Costa Ya Watan ) tout en adoptant des airs nouveaux, reprend la même problématique. Le rideau se lève sur un café d’un douar. Un vrai douar, avec ses composantes humaines qui ont tendance à vivre les mêmes situations, son cadre social dépérissant, ses espoirs et ses peurs. Les personnages ne manquent pas d’attrait. A commencer par Monsieur * Lafdouli *( Le curieux ), un rôle joué par Hassan Mediaf. Un personnage des plus communs dans nos compagnes et autres patelins. Le type bon vivant, cherchant à tous les coups d’en savoir plus sur les petits détails du quotidien de ce douar pas comme les autres. Polygame comme tous nos bons * Aroubia * ( campagnards ), il parvient bon an, mal an, à entretenir ses 18 enfants. * Lafdouli * est le type insoucieux, et que la dureté de la vie n’a jamais pu tenir ses jours. Chez lui, tout est source de plaisir. Sa femme s’appelle Lalathoum. Interprétée par Aicha Mahmaâ, elle incarne cette bonne femme des campagnes marocaines. Le personnage est intéressant, mais le jeux manque d’authenticité. La comédienne a tendance à jouer superficiellement son rôle. Et le résultat verse dans la caricature pure et simple. On l’a bien compris. Lalathoum ne connaît rien du monde extérieur. Il suffit qu’on lui parle du douar d’à côté, et la voilà perdue dans l’ignorance la plus totale. * Manhous * ( la poisse ) donne une autre portée à la pièce. Interprété par Saadallah Aziz ce personnage au delà de son passif de porteur de poisse, * Manhouss * est surtout ce campagnard intelligent et par moment, révolté. Saadallah a eu tendance toutefois à intellectualiser plus qu’il ne faut son personnage, lui ôtant une bonne partie de son charme. Il reste qu’en compagnie de ce sacré ( Manhous ), le spectateur découvre une entité humaine qui n’a pas froid aux yeux. C’est qui lance toutes les vérités et autres messages. Suscitant les applaudissements de l’audience. Enfin, c’est Khadija Assad qui sort majestueusement son épingle du jeu, en interprétant le rôle de Lalla Ghalia. Cette femme qui hante la scène par une grande présence corporelle dans toute sa splendeur, la sagesse populaire. Ses raisonnements ne choquent pas. Tout en gardant la simplicité propre à la femme rurale, elle ne manque pas de poser des questions qui placeraient bon nombre de nos politiciens dans une bien gênante. Elle ne fait que respecter son personnage, et le résultat est magnifique. Lalla Ghallia nous parle de son vécu, de son mari abandonné dans les salles sombres de l’hôpital de la ville. Tout est pour elle une franche occasion d’aller encore plus loin dans les raisonnements, dans les délires. Si ses répliques sont passablement’ reprises par les autres.
QUAND LA ( TIFIA ) S’EN MELE. Quand elle nous raconte ses déboires avec les infirmiers déboires avec les infirmiers de l’hôpital, elle n’oublie pas de nous faire part de ses incompréhensions comme cette fameuse * Tifia * ( TVA ) qu’elle est obligée de payer sans savoir pourquoi… Ses conversations mondaines avec Lalathoum ne manquent pas aussi d’attrait. Elles dévoilent une grande authenticité de ces petits gens face à leur quotidien : * Si des voyageurs doivent passer la radio à l’aéroport avant d’embarquer, pourquoi ne pas le faire pour des patients nécessiteux ? *, s’interroge Lalla Ghallia, dans un de ses moments de vérité. Ses frustrations les plus profondes. Quand par exemple, son frère Mustapha, mécanique de fortune, a * brulé * ( immigré clandestinement ) sans la mettre au courant, elle ne peut pas s’empêcher de s’empêcher de s’indigner. * Il n’a pas pensé ni a moi, ni aux personnes qui dépendent d’une façon ou d’une autre de sa présence* crie-t-elle. Le décor s’installe dans un certain glissant, et les termes deviennent l’espace de quelques secondes, plus poignards, plus vrais. Merci Khadija et AZIZ.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

svp ! est ce que vous pouvez nous poster ces pieces theatrales dans votre blog.

Merci